Enquête publique sur le nouvel urbanisme à Clamart : faisons entendre notre voix

L’actuelle majorité a voté en décembre 2015 un nouveau Plan local d’urbanisme, très éloigné du précédent et des promesses de protection de notre patrimoine que le maire avait fait miroiter aux Clamartois-es. Ce PLU est soumis actuellement à enquête publique, comme le prescrit la loi, jusqu’au 4 juin prochain, en maire.

Nous sommes particulièrement inquiets de cette nouvelle réglementation locale destinée à


organiser l’aménagement urbain de notre ville pour ces prochaines années. En effet, avec cet outil d’aménagement, la nouvelle municipalité de Clamart va totalement déséquilibrer la ville et les quartiers. L’objet réel de ce règlement consiste à densifier à l’extrême la commune.

Si nous ne sommes pas opposés à la densification raisonnable, le SDRIF prévoit bien de nouvelles constructions pour loger les Franciliens. C’est une nécessité évidente.

En revanche, ces constructions ne peuvent et ne doivent être trop importantes et déséquilibrer la ville.

Or tel est justement l’avenir que prépare le nouveau maire de Clamart dans le PLU soumis à l’enquête publique actuellement.

 

Une densification qui déséquilibrera la ville

Construction de 5 000 logements prévus

Jusqu’en 2014 étaient, en moyenne, construits à Clamart 160 logements par an (moitié privé, moitié sociaux).

Dans les 5 prochaines années, tout emplacement sera consacré à la construction de logements

  • Sur le site de la Gare 400 logements prévus
  • Sur le site d’ERDF 2 000 logements prévus
  • Dans le parc Novéos : 600 logements
  • Près de l’hôpital Percy : 250 logements
  • Au Campus Trivaux-Garenne : 250 logements

Plus toutes les autres opérations dans les différents quartiers (une centaine autour de la place du Garde, 115 sur le terrain de l’ancienne piscine rue du Pdt Roosevelt, une opération immobilière prévue sur le stade Hunebelle….).

La destruction brutalement annoncée des 3F et la construction de nouveaux immeubles sur les parkings nouvellement aménagés, sans solution de relogement sérieusement pour les 700 familles.

La Ville n’a pas prévu d’emplacement réservé pour la construction d’équipements publics : ni école (Sauf cette mini école proposée par le promoteur à la Gare, et encore, à condition qu’il la réalise dans 10 ans…), ni crèche (alors qu’en juillet prochain 2 crèches fermeront), ni collège ou lycée alors que ces établissements sont déjà surchargés.

Cette densification posera des difficultés de circulation, de stationnement, d’accès aux équipements publics existants. Toute la ville et ses habitant-e-s seront affectés par ces difficultés.

 

Un déséquilibre logements/activités économiques

Un autre déséquilibre nous inquiète particulièrement: le remplacement des zones d’activités et d’emplois par des logements : le parc d’activité Novéos (600 logements) et les terrains ERDF (2 000 logements) sont notamment touchés. Ce sont autant d’emplois que perdra le secteur et dont des Clamartois-es seront privés.

Or le développement urbain de ces prochaines années implique de rapprocher les lieux d’emploi des domiciles, afin de réduire les trajets et notre empreinte carbone, améliorer la qualité de vie des habitants.

Clamart prévoit un urbanisme qui va à l’encontre de cette nécessité et ne sera plus alors qu’une ville dortoir.

 

Fin de la protection des zones pavillonnaires

Les zones pavillonnaires ne seront pas épargnées non plus : la loi a supprimé le COS mais le projet de PLU de Clamart ne prévoit pas de règles strictes pour éviter une sur densification des zones pavillonnaires. Elles pourront donc être livrées à leur tour à la promotion immobilière.

 

Absence de prise en compte sérieuse des préoccupations liées au développement durable

Pour respecter l’obligation prescrite par la loi d’annexer un plan d’aménagement et de développement durable, le maire propose des objectifs en la matière aussi fumeux qu’imprécis, que la réalité des aménagements actuels contredits au demeurant : suppression des pistes cyclables, suppression des toits terrasses remplacés par des toitures mansart, réduction des circulations douces au profit de l’augmentation de la circulation automobile ,l’intermodalité conçue pour justifier la création supplémentaire de stationnements auto, réduction de l’obligation de préserver des espaces naturels en pleine terre libres de toute construction dans les projets de construction passée de 50% à 30%, voire sans obligation dans certains secteurs….

Il conviendrait de rétablir les obligations prescrites en la matière par le plan d’urbanisme précédent et, pour contribuer aux engagements de la COP21, inscrire des objectifs contraints, la préservation de la biodiversité (jardins privés, publics, forêt…), une politique de mobilité privilégiant les circulations douces…

 

Fin de la mixité sociale 

L’actuelle municipalité rejette ce concept, pourtant facteur de bien vivre ensemble. Elle met en œuvre son idéologie par le biais du relèvement du seuil d’opération.

Dans le PLU précédent, il était prévu l’obligation de construire 30% de logements sociaux dans toute opération de construction d’au moins 1 000 m2. Dans le projet de PLU, le seuil est relevé à 4 000 m2.

Le nombre de logements sociaux sera donc réduit alors qu’il faudrait continuer d’en construire.

Ces zones ne seront plus réparties harmonieusement sur tout le territoire de la commune, mais de nouveau concentrées sur certaines parties, favorisant alors le sentiment de relégation.

 

Sur le projet de la gare

Avec le projet de destruction des I3F, l’actuel maire a imposé à marche forcée son projet immobilier sur la place de la gare, pour construire sans aucune interconnexion avec ce vrai projet d’avenir et de développement pour la ville : l’arrivée de la ligne du Grand Paris Express et sa possible connexion avec la future ligne de tramway T10 (Antony – Clamart).

Ce projet immobilier a été arrêté par l’actuel maire dans le secret de son bureau avec l’architecte officiel du Plessis-Robinson  sans aucune concertation avec les Clamartois-es ou les villes voisines. Il tourne le dos à l’avenir et créé une gêne considérable pour les habitants et usagers de la gare : fermeture du passage souterrain qui pénalise les résidents de l’autre côté de la voie ferrée, les commerçants qui subissent une perte de 30% de chiffres d’affaires, les usagers parqués dans un corridor étroit pour atteindre la gare…

A force de densifier le secteur pour augmenter les surfaces constructibles à vendre, il conduit à autoriser des constructions de logements au raz des voies ferrées, compromettant la santé publique des habitants, ce que nous dénonçons depuis le début de ce projet.

Il est conçu sans aucune réflexion avec les autres projets immobiliers des villes voisines, d’Issy-Les-Moulineaux et de Vanves dans ce secteur.

L’opération densifiera le secteur et générera des difficultés de circulation, sans évoquer l’aspect esthétique d’un urbanisme pastiche hors d’âge.

 

Sur les 3 F

Le maire prévoit la destruction de l’ensemble immobilier des 3F, plus de 700 logements, alors même qu’ils ont été rénovés à grand frais récemment. Le projet consiste à y construire des logements pour moitié privés, dont la hauteur pourra atteindre 29 mètres et sans limite de densification au  sol. Ces excès permettront une sur densification du plateau, au détriment de la qualité de vie. C’est surtout la destruction de tout un quartier, destinée à remplacer une population devenue indésirable à Clamart, sans solution de relogement sur notre ville.

 

Sur le site Hunebelle

Le maire propose de mettre fin à la vocation sportive de ce site comprenant le stade pour l’élargir à des activités commerciales et de loisirs, touristiques. C’est à l’occasion de la mission de programmation de la refonte du stade Hunebelle que nous avons tous compris la réalité de ce projet : construire des restaurants, des commerces, un bowling, un gymnase enterré… et dégager des terrains pour une opération immobilière, le tout probablement confié à un opérateur privé via un partenariat public-privé.

Un parking de 400 places, dits dans les documents du PLU « parking relais » pour permettre aux usagers du prochain tramway Antony-Clamart (T10) de stationner, contribuera à l’engorgement des voies du centre-ville, trop étroites pour supporter cet afflux massif de circulation.

La modification de la vocation de ce site entraînera la destruction d’un paysage naturel remarquable, en centre-ville, la densification de cette zone pavillonnaire et une augmentation de la pollution sonore, atmosphérique.

Nous dénonçons cette conception purement immobilière de l’aménagement de la ville et proposons de revenir à un équilibre urbain, pour que les Clamartois-es vivent leur ville et ne la subissent pas.

C’est pourquoi nous déposerons des observations sur ce projet de PLU en mairie reprenant ces remarques, en souhaitant que le commissaire enquêteur impose des modifications au projet du maire actuel.

 

Participez à l’enquête publique

Tous les Clamartois et toutes les Clamartoises peuvent également participer à cette enquête et faire entendre leur voix, leur conception de l’aménagement de la ville qui les concerne, en écrivant également au Commissaire enquêteur ou en déposant leurs observations sur le registre spécial en mairie, jusqu’au samedi 4 juin 2016 à midi.

Le commissaire reçoit les habitants en mairie le 31 mai après-midi et le matin du 4 juin. Profitez-vous aussi de ce temps pour vous exprimer sur l’avenir de Clamart.

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Une réponse à Enquête publique sur le nouvel urbanisme à Clamart : faisons entendre notre voix

  1. Modigliani dit :

    Toujours aucune réflexion dans les décisions, comme déjà vu depuis les dernières élections municipales.
    Densification sans investissement sans les infra-structures collectives associées : aucun intérêt pour la qualité de vie…
    Pourquoi ces projets pharaoniques consistant à détruire ce qui existe et qui fonctionne ?

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