Projet de rénovation du quartier de la Gare de Clamart : avec M. Berger, « le passé est l’avenir ».

JCP_Gare-Clamart_Vue_1_29.12.14Le nouveau maire de Clamart pense et réfléchit l’aménagement urbain avec 50 ans de retard.

La construction de la gare du Grand Paris à Clamart est une grande victoire pour les Clamartois-es et l’équipe municipale précédente de Philippe Kaltenbach qui se sont mobilisés sans compter leurs efforts pour obtenir cette station sur la ligne 15 Sud du projet de Grand Paris Express en 2020. Soucieux de préserver le patrimoine de notre ville, ils ont également arraché au gouvernement la maîtrise de l’aménagement urbain autour de cette gare, en refusant de l’abandonner à la société du Grand Paris.

Il ne faudrait pas que ces victoires soient aujourd’hui obérées par le nouveau maire qui, si l’on en croit ses premières annonces, a prévu de dénaturer complétement ce secteur en le livrant purement et simplement à la promotion immobilière, en tournant le dos à l’avenir, en terrant la gare et supprimant les espaces publics.

Dores et déjà, lors conseil municipal du 12 février dernier, M. Berger a fait voter par la majorité de son conseil municipal le déclassement du domaine public de la place de la gare. Sous cette appellation technique, cette décision consiste purement et simplement à privatiser le domaine public, la place de la gare, pour pouvoir la vendre à des promoteurs privés pour y construire le nouveau projet pastiche style Disneyland que veut imposer le nouveau maire dans ce quartier.

Nous nous opposons à cette privatisation pour plusieurs raisons.

En la forme, c’est sur la base de simples esquisses d’un ami architecte du maire, dessinées sans aucune étude sérieuse, que cette place publique, bien commun des habitants de Clamart, serait vendue à des promoteurs immobiliers. Une telle vente est d’autant plus contestable que le maire entretient des liens très étroits avec cet architecte ami, pour ses réalisations style pastiche à la Disneyland au Plessis-Robinson, lorsque M. Berger était le collaborateur direct de M. Pemezec.

Pour mémoire, le projet urbain conçu sous l’égide la précédente équipe municipale, avait été élaboré sur la base d’un cahier des charges rédigé lors des ateliers urbains de concertation. La désignation du projet lauréat avait été le fait d’un jury composé notamment de représentants des Associations et du comité de Quartier Gare.

Au fond, ce projet nous semble surtout aberrant, un non sens historique :

Il tourne le dos au développement du quartier :

  • L’implantation des immeubles casse la perspective visuelle de la gare et détruit le couvert végétal constitutif de l’identité de la ville.
  • Il consiste à densifier le secteur, allant jusqu’à construire sur une place publique, pour construire des immeubles d’habitation sans vison d’ensemble du quartier, de ses caractéristiques et de ses atouts ;
  • Repousse dans le fin fond du quartier et loin de toute accessibilité la gare de notre ville, la gare de la société du Grand Paris, d’importance Régionale, qui est amené à accueillir plus de 15 000 voyageurs par jour ;
  • Entrave l’accessibilité de la gare et de ses axes de circulation, privilégiant l’implantation des immeubles et leur rentabilisation par la promotion immobilière, ce qui rendra rebutant ce quartier du Grand Paris. Le passage sous porche pour accéder à la gare accentuera le sentiment discrétionnaire et l’étouffement des usagers.
  • Oublie les circulations douces qui ne sont qu’une pétition de principe et en aucun cas un véritable projet.  D’ailleurs, pour l’heure, la seule réalité de ce projet est celle de la destruction d’accroches vélos, du creusement d’un parking souterrain et de l’afflux inexorable de voitures dans le secteur, obstruant plus encore les voies, la promesse faite aux électeurs de M. berger de réduire la largeur des voies du bus et donc restreindre la circulation des vélos et la création de parkings pour faire affluer plus encore de véhicules dans ce secteur.

Le plan de circulation obligera les véhicules à s’engager dans un fonctionnement en impasse avec les conséquences suivantes :

  • Contrainte de retournement des véhicules dans une voie d’une largeur mal calibrée ;
  • La suppression du principe de l »marche avant » pour favoriser le dépose minute comme cela existait auparavant ;
  • Enfin, cette desserte va engendrer un conflit d’usage entre la sortie des 9 500 voyageurs attendus et les véhicules sortant du parking.

Il viole le principe de démocratie locale :

Les habitants sont totalement absents de ce projet. Tant ceux du quartier, que ceux de la ville de Clamart et ceux des 4 communes alentours qui pourtant sont impactées directement par la construction de la  gare du Grand Paris.

Il est imposé sur la base de quelques esquisses d’un ami architecte du maire, d’un style architectural douteux, celui du pastiche largement rejeté par la population de ce quartier.

Nous refusons de laisser le nouveau maire de Clamart dénaturer notre ville et de perdre l’opportunité sans précédent d’aménager ce quartier pour l’avenir.

D’autres solutions que la promotion immobilière existent.

Nous exigeons au contraire :

que la commune conserve la maîtrise de l’aménagement de ce secteur, soit en créant une ZAC par exemple avec un opérateur municipal, type société publique locale d’aménagement que nous pourrions créer avec les villes voisines pour assurer l’insertion du projet dans ce territoire commun, soit en désignant un opérateur privé sur la base d’un cahier des charges aussi que contraignant défini par la ville et les habitants ;

que les habitants du quartier de la gare soient directement associés dans le cadre d’ateliers de concertation à l’élaboration du projet de rénovation du secteur de cette nouvelle gare, et participent  au sein d’un jury de concours, comme  il a été fait par l’équipe municipale précédente pour le campus Trivaux-Garenne, au choix du projet. Cela a permis à l’ensemble des habitants de contribuer, dessiner et s’approprier tout le projet structurant de leur quartier. Dans ce cadre, naturellement, l’architecte ami du maire, M. Jean-Christian Paul et son cabinet ne pourront qu’être écartés pour assurer la parfaite objectivité de choix du projet.

Les habitants de la ville de Clamart et des 3 villes alentours dans un rayon de 800 mètres devront être associés à ce projet pour l’accepter et le vivre en harmonie avec les Clamartois-es de ce quartier.

– Enfin, évidemment, il faut, même si les goûts les couleurs sont personnels, épargner aux habitants du quartier ce style pastiche néoclassique qui ne s’inscrit pas dans le mouvement de l’histoire mais nous renvoie 50 ans en arrière.

Au XXIe siècle, il est évidemment exclu de faire ce grand bond en arrière pour notre ville qui s’inscrit, au contraire, aujourd’hui, dans l’avenir de la métropole du Grand Paris.

Voici les grandes lignes directrices que devrait respecter le projet de rénovation du quartier de la gare de Clamart – Grand Paris

Nous proposons :

  • une écriture contemporaine du quartier : il devra s’intégrer dans son environnement, participer à la création d’une nouvelle génération de quartier et renforcer son attractivité. Il faudra donc éviter de bétonner ce quartier essentiellement pavillonnaire, s’abstenir des fautes de gouts telles que le pastiche à la Disneyland ;
  • mettre en valeur la gare du Grand Paris, qui doit être une entrée de ville et contribuer au développement de tout le quartier et non pas être honteusement cachée. Elle incarne, avec les 15 autres gares de la ligne 15 Sud la modernité de nos territoires d’Ile de France, 1ère région d’Europe, et doit assumer ce statut, s’en glorifier ;
  • marier de nouveaux matériaux durables: par l’introduction du végétal, du bois et du fer, afin de respecter l’histoire du chemin de fer dans ce quartier, son identité et d’en assurer la haute qualité environnementale ;
  • en faire un centre attractif et non plus un bout de ville replié sur lui, en le reliant aux 3  autres communes (Issy, Malakoff, Vanves), car il est situé à leur carrefour, de le relier au centre ville de Clamart (par les axes actuels Jean Jaurès et Victor Hugo), et non de l’enclaver comme le projette le nouveau maire M. Berger ;
  • en améliorer les cheminements, en assurant des circulations douces (piétonnes, cyclables, sécurisées), reliés aux autres villes (voie verte, voies de bus….), de larges espaces publics pour accueillir les 6500 voyageurs de la gare du Grand Paris Express et les nouveaux habitants ;
  • doter ce quartier d’équipements publics qui font aujourd’hui défaut : culturels et sportifs, scolaires pour accompagner l‘évolution de la population du quartier ;
  • préparer la transition énergétique par l’élaboration d’un plan à l’échelle du quartier : implantation d’installations photovoltaïques, d’espaces végétaux pour assurer une régulation thermique, des puits géothermiques pour chauffer les nouvelles constructions, connectique pour mieux maîtriser les consommations d’énergie, la gestion des flux de circulation, de stationnement… L’actuelle municipalité a abandonné l’idée d’un éco-quartier, trop cher à son goût. Nous pensons au contraire qu’il doit être réalisé ici, et maintenant, puisque les terrains Popihn sont, enfin, en cours de dépollution ;
  • développer l’emploi : la gare est située dans une vaste zone pavillonnaire, caractérisée par un taux d’emplois très faible et une main d’œuvre très qualifiée de cadres : l’emploi doit être réimplanté dans ce quartier (par exemple avec le co-working, les gares se prêtant parfaitement à ces nouveaux outils), et la gare du Grand Paris est une opportunité fantastique pour cela. Il faut donc créer des opérations de bureaux, le long de la voie qui ne peut accueillir des logements, et créer ainsi des emplois sur place, pour les 4 villes et tout particulièrement les Clamartois-es. Des commerces évidemment devront compléter ces aménagements, en plus des logements.

Les Clamartois-es et l’équipe municipale précédente se sont battus avec opiniâtreté ces deux dernières années pour obtenir cette desserte de la gare à Clamart, qui n’était pas assurée, et la maîtrise par la ville de son aménagement (ailleurs confié à la Société du Grand Paris, technostructure sans lien avec les habitants du quartier). Il ne s’agit pas aujourd’hui, au prétexte de l’élection d’un nouveau maire ami de promoteurs privés aux appétits voraces, de livrer l’avenir de ce quartier et de ses habitants à la réalisation d’opérations juteuses, sans avenir.

La réalisation de cette gare du Grand Paris est une opportunité unique pour le quartier, ses habitants et notre ville qu’il ne faut pas compromettre pour un simple projet d’opération immobilière juteuse.

Ce contenu a été publié dans Gare. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *